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L’important n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce qu’on fait de ce qu’on a fait de nous.*





*Citation de Sartre.





En italique, ce sont mes réflexions, en normal les mots de Charles Robin retenus dans cette vidéo : le stoïcisme - vaincre nos émotions (lien youtube devenu privé)



Pour les stoïciens, les émotions c’est la chaleur que produit une énergie que nous n’arrivons pas à canaliser alors nous avons besoin d’extérioriser cette énergie par une émotion. Mais ça ne résout pas le problème.


Je pense qu’il faut accepter ce qui est. Tel un roseau, faire preuve de souplesse. Accepter ne veut pas dire, abandonner, ou nier, ou se courber. Accepter, c’est plutôt quelque chose pour moi de l’ordre du réel, ce qu’on ne peut maîtriser car on ne peut anticiper chaque faits et gestes d’autrui, nous ne sommes pas seuls sur cette planète et nous gravitons dans l’Univers, dans l’obscurité, ne l’oublions pas, donc nous ne savons pas grand chose en fait. « Lorsque je rencontrerai des obstacles à mes désirs je risque d’être malheureux, si je désire des choses impossible je vais souffrir. » « Ma vie est limitée, j’ai conscience de cela. Je dois accepter la mort d’une personne que j’aime."

Être triste parce qu’un être cher est mort est une aberration logique pour les stoïciens. Je ne peux pas faire en sorte que les gens que j’aime soient éternel. Je dois accepter. Comprendre quelque chose, avoir conscience de quelque chose, pour les stoïciens, c’est pas simplement savoir que ça existe, c’est l’accepter au plus profond de son être et de sa chair. Epicure disait : apprendre à vivre, c’est apprendre à mourir. Et la philosophie, c’est tout le travail d’acceptation de la mort. Accepter comme une nécessité comme une loi de la Nature. On peut s’émanciper du chagrin, de la tristesse. La mort n’est rien chez les Epicuriens. On ne rencontre jamais la mort. Elle nous emporte en un claquement de doigt. L’angoisse de mort c’est l’angoisse d’une idée, d’une projection mentale. L’individu n’est jamais vraiment dans l’instant présent. Ces projections font naître en nous des émotions que les stoïciens appellent des passions (pathos=souffrance chez les Grecs) peur, regret, jalousie etc.. Nous n’acceptons pas l’existence tel qu’elle est. « Je ne dois pas être affecté par ce qui ne dépend pas de moi. » Oui, et on peut être là, présent, par soutien, sans prendre l’énergie négative de l’autre.

Une émotion ne résout pas le problème qui en es la cause. Pour les Stoïciens, la cause de nos émotions c’est nous même. Alors que nous, nous identifions la cause de nos émotions à quelque chose d’extérieur à nous. On accuse les autres etc…Si on est en colère, pour les Stoïciens, c’est qu’on arrive pas à maîtriser nos émotions et l’autre n’est qu’un prétexte pour justifier notre colère, notre incapacité à maitriser nos émotions. Nous sommes responsables de nos émotions. Certains ne se laissent pas affecter par leurs émotions, on dit de ces personnes qu’elles sont stoïques, impassibles, sans passion. Forme d’indifférence non liée à une absence de conscience, indifférence maitrisée, assumée . Il ne sert à rien d’être dans l’émotion, à travers nos émotions, on masque notre capacité à accepter le monde tel qu’il est. Ne cherche pas à changer la réalité, mais à changer le point de vue que tu as sur la réalité. Les Stoïciens disent : donne moi la force de changer ce qui peut l’être. Qu’est ce qui peut être changé ? Agir à mon niveau sur ce qui peut être changé. Je ne dois pas avoir des prétentions au dessus de mes moyens. Je dois accepter que seul, les changements que je peux apporter sur le monde, seront à l’image de mes capacités. J’ai le choix entre faire ce que je peux faire, et laissez tomber en disant ça sert à rien. Renoncer. Pour les Stoïciens, je ne fais donc pas ce qui dépend de moi. J’abandonne, je renonce, je démissionne, mais pourquoi ? Car je ne supporte pas l’idée de ne pas avoir plus d’emprise sur le monde. Donc en fait, je renonce par égo. Car je me dis qu’à moi tout seul, je ne peux opérer les changements que je souhaite opérer. C’est un raisonnement dicté par l’égo, par l’émotion, par le sentiment et le désir de toute puissance, pour les stoïciens, on est toujours dans l’aberration. On agit sur le périmètre sur lequel on peut agir et on ne se préoccupe pas du reste, on ne se soucie pas du reste, parce que le reste ne nous appartient pas. Le reste appartient au monde et le monde poursuit son chemin sans nous.


Nous déposons notre empreinte mais nous n’en sommes pas propriétaires.

C’est la philosophie de la lucidité. Les personnes qui accomplissent de grandes choses, sont les personnes qui ne se soucient pas de ce qu’elles ne sont pas capables de faire. Elles se soucient exclusivement de ce qu’elles sont capables de faire.

Avoir des rêves inatteignables, c’est le moyen de ne jamais en réaliser un seul (qu’est qu’un rêve inatteignable ? Avoir des rêves et en réaliser pour moi c’est la clé, comme dit ma tante : vise un château, tu auras une maison ! Moi je dis : vise la lune et tu auras la Terre ! ) Désirer l’impossible est le meilleur moyen de rester dans l’inaction, passivité, et frustrations. La philosophie Stoïciste nous pousse à mettre nos actes en conformité avec nos pensées. Si j’’évolue dans des émotions de colère, jalousie, ressentiment, mes actions porteront la marque de ces émotions. Au contraire, si j’agis dans l’enthousiasme, dans une sorte de gaieté, de joie inconditionnelle, qui n’a pas besoin de raison d’être, je suis beaucoup plus libre car je ne dépend pas de mes émotions, d’une ambition irréaliste, je ne dépends pas d’une illusion. Nos émotions nous rendent esclave. Elles nous empêchent de voir et de comprendre la réalité telle qu’elle est. C’est comme un filtre qu’on mettrait entre nous et la réalité et qui déformerait cette réalité à nos yeux. Si je pars du principe que le monde a existé avant moi et qu’il existera après moi, ça relativise ma capacité d’action et de transformation de ce monde. Mais ça ne veut pas dire que je suis capable de rien. Ca veut dire que j’ai conscience des limites dans lesquelles je peux agir. Nous subissons nos émotions car nous ne faisons pas l’effort qu’il faut pour les maîtriser. Les Stoïciens pensent que le but de l’existence humaine, c’est d’atteindre le bonheur et la sagesse, puisque pour eux la sagesse est la condition du bonheur. La sagesse est liée à la connaissance, à la compréhension. Je comprends le monde, je comprends comment il fonctionne, je l’accepte, et je peux être heureux. Sartre dit :

L’important n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce qu’on fait de ce qu’on a fait de nous.


Je crée ma vie comme j’en ai envie à partir des ingrédients reçus depuis l’enfance, et ceux que je me suis trouvé, fabriqué et je mélange tout cela. Qu’est ce qu’on fait de toute cette matière reçue ? On a tous des choses différentes qu’on reçoit. A nous de les transformer, de les faire évoluer, et de s’en servir en en faisant des forces, et prendre aussi nos faiblesses pour des choses utiles. Avoir peur du noir par exemple, peut nous servir à ne pas aller quelque part car il y a un danger. Mais vaincre sa peur du noir peut exister. Il restera quand même cette connaissance de la peur du noir, on l’aura intégré, elle fera partie de nous et nous pourrons nous en servir au moment souhaité). La vision du monde stoïcienne est une vision déterministe. Pour les Stoïciens, tout arrive pour une certaine raison. Quand quelque chose se produit, il y a des causes à cet événement. On peut expliquer tout ce qui arrive. Expliquer ne signifie pas accepter automatiquement. Expliquer ne signifie pas justifier au sens de légitimer, sur le plan normatif, moral. Ex : si un homme commet un crime, on peut expliquer son crime par un diagnostique médical, psychologique. Mais ça ne justifie pas son geste, ça ne l’excuse pas. Pour les Stoïciens, cette distinction entre expliquer et excuser n’a pas lieu d’être. Si une chose arrive, elle avait des raisons d’arriver, tout ce qui arrive est un effet de cause qui le précède. Si on était capable, du point de vue de nos connaissances, d’identifier toutes les causes de ce qui arrive, on s’apercevrait que tout est normal. Tout est rationnel. Nous sommes surpris de quelque chose quand nous n’en connaissons pas les causes. On ignore les causes. C’est ça la surprise. Ex : point de vue omniscient : vous voyez la rencontre de 2 personnes avant qu’elle n’ait lieu. Pour les personnes, c’est extraordinaire. Question de point de vue. Sentiment de coïncidence propre à l’individu. Rien de ce qui arrive est étonnant, car ils adoptent ce point de vue omniscient. Tout ce qui arrive est l’effet nécessaire de cause qui précède cet événement. L’univers est rationnel, il obéit aux lois de la logique, il est donc compréhensible dans sa totalité, si le réel est logique, rationnel, l’homme doit se conformer à ce modèle de rationalité, l’homme en tant que partie de l’univers doit chercher à se comporter comme cet univers. Plus il se comportera comme l’univers, de manière rationnelle et logique moins il sera soumis à la souffrance, à la tristesse, à la frustration. Moins il sera soumis à ses émotions. Plus il sera libre, plus il sera heureux. Le bonheur, c’est lorsque je deviens capable de ne plus dépendre de mes émotions qui m’empêchent de déployer mon potentiel rationnel. Le bonheur ce n’est pas la satisfaction de ses désirs pour les Stoïciens. Parce que le désir ne dépend pas de nous. C’est un sentiment qui nous habite, qui vient manifester notre manque d’un objet extérieur. Je désire quelque chose que je n’ai pas. Je prouve que je dépend de cet objet. Je vais associer mon bonheur à l’acquisition de l’objet que je désire. C’est une illusion totale pour les Stoïciens. Le bonheur, c’est de ne plus dépendre de ses désirs. Le bonheur, c’est ne plus désirer. Je désire quelque chose lorsque je suis en manque. Lorsque je suis comblé, je ne désire plus. On peut être heureux dans la maladie, dans la solitude, dans la souffrance physique. Epictète était un esclave Stoïcien : on a essayé de lui casser le bras en le tordant, il a dit tu vas finir par me le casser ce bras, et on lui casse et il dit tu vois je te l’avais dit !) - les yogis sont capables d’endurer une souffrance intolérable par un détachement de l’esprit. La pratique de la méditation est un canal vers la sagesse, on se concentre sur notre conscience plutôt que sur notre corps.


Il ne dépend que de nous d’être heureux dans la situation qui est la nôtre, ce qui n’implique pas que nous devons être passif face à l’existence, face à ce qui arrive, nous devons faire preuve de discernement, de lucidité, sur ce qui peut être changé, sur les raisons de changer ce qui doit l’être et sur les moyens employés pour changer ce qui doit l’être.

Le stoïcisme est une philosophie pratique, qui s’est convertit dans les techniques de développement personnel. Cette capacité à maîtriser ses émotions, à redevenir le capitaine sur le paquebot de notre existence, cette capacité là ne peut être que le résultat d’une démarche d’une compréhension du monde.


Comprendre le monde ne signifie pas l’accepter mais il est impossible de l’accepter si on ne cherche pas à le comprendre. Comprendre le monde, c’est comprendre que ce qui arrive, a des raisons d’arriver, et que ce qui es, et le seul arbitre.

Je peux déplorer à titre individuel une situation, mais cette situation a une raison d’être. Et peut importe si je n’en comprends pas le sens, les causes, cette situation est là et je ne peux que l’accepter. Il ne sert à rien de résister face à ce qui est implacable, il ne sert à rien de s’énerver parce qu’il pleut ou fait la çanicule, ça n’arrangera rien, si j’accepte ce qui m’est désagréable, ça cesse d’être désagréable.

Si l’on est dans cet Etat de neutralité face à nos émotions : tout est justifié d’un point de vue rationnel. Et si la vie ne se limite pas à la raison, il n’y a pas de raison que la vie soit une longue succession de souffrances.

Les pensées de Marc Aurel à lire. Sensation d’apaisement au fil de la lecture.


Merci Charles Robin.


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